Si la lutte contre le réchauffement climatique est au centre des préoccupations d’une majorité de citoyens et d’argumentations de l’ensemble des partis politiques, le dérèglement n’est pas nouveau. C’est, en effet, en 1850 qu’un premier constat scientifique a été réalisé. Depuis, ce dérèglement, qui ne se résume pas à un “simple” réchauffement, a pris de l’ampleur et les conséquences sur la santé humaine et animale ainsi que sur la biodiversité ont été démontrées. Le cheval, ne fait pas exception à la règle et présente, aujourd’hui, des troubles et pathologies directement imputables aux perturbations du climat.
Le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) a rendu ses dernières conclusions le 20 mars 2023. Son rapport(1) fait état d’une augmentation de la température de 1,1°C de la planète depuis la période pré-industrielle et une prévision de +1,5°C en 2030. En lien, les scientifiques constatent une augmentation des risques de phénomènes naturels qui vont aller en s’aggravant : vagues de chaleur, sécheresses, augmentation extrême des précipitations, etc.
Ils observent également un changement de comportement de nombreuses espèces, notamment, le déplacement et l’extinction de certaines et l’invasion d’espèces exotiques. Afin de ralentir le phénomène qui ne peut plus, à présent, être contré, la France travaille sur 4 axes majeurs que sont la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, l’accélération du développement des énergies renouvelables et la relance de la filière nucléaire du pays. Le plan de lutte contre le réchauffement climatique est devenu, aujourd’hui, le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).
Les modifications irréversibles du climat ont un impact inéluctable sur toutes les formes de vie : végétale, animale et humaine. La chute de la biodiversité associée à la destruction des habitats liée à l’exploitation agricole, la chasse et la pêche concourent à la disparition progressive des végétaux et des espèces. Un tiers d’entre elles pourrait disparaitre à l’horizon 2070(2).
Chez l’humain, des maladies éradiquées réapparaissent comme la tuberculose, le paludisme ou le choléra tandis que de nombreuses zoonoses (maladies transmissibles entre l’humain et l’animal) sont responsables d’épidémies(3). En dehors de tout aspect infectieux, le déréglément climatique perturbe la physiologie des animaux : le stress thermique amène des troubles (déshydratation, troubles de la reproduction, etc.) et des changements de comportement. On observe également des déplacements de populations animales qui active les transmissions virales interespèces.
Les travaux scientifiques concernant les conséquences directes du changement climatique sur les êtres vivants ont encore à être étoffés pour établir un rapport direct entre certains troubles ou pathologies actuelles et le climat. Toutefois, certaines affections sont d’ores et déjà scientifiquement considérées comme résultant de ce phénomène.
Le changement climatique, associé à la pollution de l’air, est reconnu comme étant source d’augmentation des allergies au pollen mais aussi d’intensification des symptômes et d’allongement des périodes à risque(4). La concentration de CO2 plus importante dans l’atmosphère accroit la production de pollen tandis que la pollution en déformant certains grains facilite leur pénétration dans les voies respiratoires profondes.
Le cheval, comme l’être humain, présente donc plus de rhinites, crises d’asthme et conjonctivites. Le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique) note dans son bilan 2023(5) une précocité de la saison pollinique dès janvier liée à une température anormalement élevée en décembre 2022. Cela a provoqué une accélération de la floraison des noisetiers et des aulnes et une production plus importante de pollen que les années précédentes.
Le RNSA note que “cette précocité de la saison a été observée à plusieurs reprises par le passé, mais elle devient de plus en plus fréquente en raison du changement climatique”. Cette année 2023, une forte concentration de pollen de charmes a également été constatée en mars-avril avec un potentiel allergisant élevé. Fin avril à fin juin, le temps chaud a “favorisé l’émission et la dissémination des pollens de graminées dans l’air atteignant un pic de symptômes plus élevé que les années précédentes”. Un masque anti-UV doté d’un cache-nez permet de limiter les allergies au pollen et de protéger les yeux fragilisés.
La conférence “One Health” organisée le 4 avril 2024 à Tours(6) a mis en présence le Dr Stephan Zientara(7), vétérinaire virologue, le Dr Laurence Malandrin(8), spécialiste des tiques et le Dr Aymeric SEVE, infectiologue(9). Ces éminents spécialistes ont présenté leurs études dans ce colloque traitant de “l’influence du réchauffement climatique sur les maladies vectorielles humaines et animales”.
Ils constatent, sous l’effet du changement climatique, une pullulation d’arthropodes (moustique, moucheron, tique) vecteurs de virus (arbovirus), bactéries et parasites qui se déplacent notamment par les biais de la mondialisation (transports d’animaux et de végétaux). Certains agents pathogènes touchent les animaux, d’autres les humains et certains les deux. Parmi les maladies animales, le Dr Zientara évoque la maladie africaine du cheval qu’il qualifie de peste équine.
Il s’agit d’une fièvre hémorragique amenant 90 % de mortalité chez les chevaux infectés. Présente en Afrique, la pathologie est arrivée en Europe (Espagne et Portugal) en 1987 par le biais de zèbres de Namibie et risque de faire bientôt son entrée en France. Le spécialiste précise que si, par le passé, les insectes porteurs transitaient déjà par les échanges internationaux, ils ne survivaient pas en Europe. Avec le réchauffement climatique, ils en sont capables aujourd’hui.
Les maladies vectorielles peuvent aussi être transmises par les tiques. Le Dr Malandrin précise que 20 % des prairies et forêts de l’hexagone sont infestées de tiques. Celles-ci sont potentiellement porteuses de bactéries, virus et piroplasmes. L’espèce la plus présente dans les pâtures est Dermacentor reticulatus suivie de Ixodés ricidus devant 6 autres espèces répertoriées. La population de tiques augmente et lors de la saison automne-hiver, elles restent dorénavant actives. C’est uniquement durant la période d’été (juin juillet août) qu’elles sont inactives car la chaleur est trop forte.
L’installation de l’espèce Hyalomma marginatum dans le bassin méditerranéen et le bassin du sud-ouest est la conséquence directe du réchauffement climatique. Ramenée par les oiseaux d’Afrique en Europe, elle trouve aujourd’hui, dans le climat méditerranéen, les conditions idéales de prolifération.
Cette tique, responsable de la transmission du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, est observée, pour le moment, dans quelques élevages bovins dans le sud et fait l’objet de toutes les vigilances. Cette pathologie, comme d’autres maladies vectorielles, touche autant l’humain que l’animal ce qui nécessite, comme le souligne le Dr Aymeric Seve, un dialogue constant entre médecine humaine et vétérinaire.
Le déréglément climatique impacte directement l’alimentation des chevaux et augmente le risque d’obésité. Dès 2019, le vétérinaire anglais Gillies Moffat a mis en lien l’abondance d’herbe dans les pâtures, liée au réchauffement climatique, avec la suralimentation des chevaux(10).
Des constats similaires ont été réalisés par d’autres vétérinaires précédemment comme le Dr Joe Mackinder qui constate l’apparition de plus en plus fréquente de fourbures liées à l’obésité chez le cheval(11). La conséquence en est, malheureusement, souvent l’euthanasie de l’animal d’où la nécessité de sensibiliser les propriétaires à ce phénomène d’abondance qui se doit d’être régulé.
Le changement climatique impacte tous les environnements et notamment, la filière équine. Elle se doit donc de mettre en place différents aménagements afin de s’adapter aux nouvelles données climatologiques. Agata Rzekęć, ingénieure agronome et chef de projet environnement/développement durable pour la filière équine à l’IFCE, détaille ces axes d’adaptation(12).
Le changement climatique impacte les rendements agricoles et les dates de récolte de fourrage : les risques sont un manque d’herbe en été et une reprise moins importante en automne. Des stocks de fourrage devront donc être prévus en été comme en hiver. Quant aux céréales, elles subiront une hausse de prix, conséquence des difficultés d’acheminement et des évènements géopolitiques.
La disponibilité fourragère doit donc être établie sur la base d’un bilan de ration, c’est-à-dire adapter la ration aux besoins des chevaux afin d’éviter les excès et les gaspillages. Il est aussi crucial d’améliorer la gestion du pâturage afin d’accroître la productivité mais aussi de réguler l’émission de carbone. Il faut, en effet, avoir en tête qu’un hectare de prairie représente 70 tonnes de carbone avec un stockage de 110 à 210 kg/an.
Des actions concrètes permettent de limiter l’empreinte carbone de la filière : éviter d’organiser des concours dans un lieu excentré, réduire les émissions de dioxyde de carbone en optimisant le transport des chevaux, compenser les émissions en plantant des arbres.
Compte tenu de l’impact des hausses de température sur les chevaux et les cavaliers, les évènements seront sans doute programmés plus tôt dans la journée et certains annulés lors des périodes de canicule ou de pluies diluviennes.
Il est crucial de retravailler l’aménagement des bâtiments en évoluant vers une écoconception (matériaux sélectionnés pour leur pouvoir isolant). L’architecture des bâtiments doit aussi être revue de façon à favoriser l’abreuvement, à créer des zones d’ombres en extérieur, à réduire le rayonnement du soleil, à améliorer la ventilation naturelle ou à défaut mécanique, à récupérer l’eau de pluie, etc.
La carence en eau allant en s’accentuant, l’arrosage des carrières sera limité ainsi que la douche des chevaux et l’utilisation de brumisateurs dans les écuries. Des solutions alternatives devront être développées (récupérateurs d’eau de pluie).
Le déréglément climatique, qui ne se résume pas au réchauffement, impacte directement les organismes vivants, végétaux, animaux et humains de façon irréversible. Des altérations de la santé du cheval sont, aujourd’hui, constatées qui nécessitent de mettre en place les aménagements nécessaires (port de masque notamment) afin de garantir une bonne qualité de vie.
(1) Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoiresTaille du masque | Tour de tête |
XS - Shetland | 84 cm |
S - Poney | 90 cm |
M - Cob | 94 cm |
L - Full | 100 cm |
XL - XFull | 110 cm |
Pour ces masques, la principale mesure est celle du front de votre cheval. Pour se faire, il faut additionner 3 mesures :
Additionner ces 3 mesures (A+B+C) pour obtenir la taille du front de votre cheval.
IMPORTANT : ne pas mesurer directement d'un oeil à l'autre, ce qui donnerait une mesure probablement trop petite.
Taille du masque | Taille du front |
XS - Shetland | 18-21 cm |
S - Poney | 22-28 cm |
M - Cob | 29-33 cm |
L - Full | 34-37 cm |
XL - XFull | 38-43 cm |
Taille | A | B | C |
XS (grand shetland) | 60 cm | 84 cm | 20 cm |
S (poney) | 70 cm | 96 cm | 23 cm |
M (cob) | 70 cm | 96 cm | 25,5 cm |
L (full) | 75 cm | 105 cm | 27 cm |
Si votre cheval se situe entre deux tailles, nous vous conseillons de prendre la taille inférieure.
Taille du masque | Distance entre les yeux |
S - Poney | 18 cm |
M - Cob | 21 cm |
L - Full | 24 cm |
XL - XFull | 26 cm |